vendredi 19 novembre 2021

La Société des rêveurs involontaires de José Eduardo Agualusa


Mon avis :

J'ai découvert ce livre tout à fait par hasard : j'ai commencé à travailler chez les Editions Métailié quelques semaines avant sa sortie et sa couverture ainsi que son titre m'ont tout de suite intriguée dans le programme des futures parutions. J'ai toujours été fascinée par les rêves, par les symboliques et les mystères qui les entourent, donc un livre sur ce sujet ne pouvait pas me laisser indifférente. Et pourtant, même en ayant ça en tête, j'étais loin d'imaginer que ce livre allait me passionner à ce point-là !

La première partie de ce roman, essentiellement consacrée aux rêves et aux croyances/réalités qui les entourent, est tout simplement fascinante. On se laisse porter par l'écriture d'Agualusa, à la fois légère et pleine de nuances, à la fois simple et très poétique.

La seconde moitié est beaucoup plus engagée et dénonce la réalité du régime en place en Angola. Tous les éléments mis en place par l'auteur jusque-là se recoupent petit à petit de manière totalement fluide et logique, leur donnant un sens tout en s'insérant parfaitement dans l'intrigue.

Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas sûre que j'aurais lu ce roman, ou même que je l'aurais vu passer à sa sortie, sans avoir travaillé chez Métailié à ce moment-là... Mais je suis tombée dessus et heureusement car il s'agit là d'une véritable pépite ! Je ne suis pas sûre d'avoir un jour lu quelque chose de semblable et j'ai dégusté ma lecture, en essayant de faire durer le plaisir car je n'avais pas envie de quitter ces personnages. 

Résumé :

Le journaliste Daniel Benchimol rêve de gens qu’il ne connaît pas mais reconnaît dans la mémoire de l’appareil photo qu’il retrouve sur une plage. Moira Fernandez, une artiste mozambicaine habitant Le Cap, met en scène et photographie ses rêves. Hélio de Castro, un neuroscientifique, les filme. Hossi Kaley, le patron de l’hôtel Arco-Iris, ancien guérillero au passé obscur et violent, se promène dans les rêves des autres, vêtu d’un costume violet, ce qui va donner à un service secret l’idée de l’utiliser pour manipuler les rêves de la population lors des élections, mais ne l’empêchera pas malgré tout de connaître un grand amour.

Les rêves rassemblent ces quatre personnages dans un pays totalitaire au bord de la destruction, où se réveillent aussi les rêves de liberté de la jeunesse.

Écrite dans un style éblouissant, cette Société des rêveurs involontaires est une histoire d’amour, un récit fantastique, un polar onirique et une vraie satire politique pleine d’humour, qui questionne la nature de la réalité tout en réhabilitant le rêve comme instrument de transformation du monde.

mercredi 17 novembre 2021

☆ Sirius de Stéphane Servant ☆


Mon avis :

Cela faisait des mois que je n'avais pas lu de dystopies. J'ai donc pris un plaisir fou à me plonger dans les pages de Sirius et à renouer avec ce genre que j'apprécie tout particulièrement. Dès les premières pages j'ai été happée par le côté actuel de l'intrigue. En effet, les dystopies se situent souvent dans des situations tellement apocalyptiques qu'il n'est pas forcément facile de faire le lien avec notre société, alors que là le lien se fait presque immédiatement.

Au fil des pages, on retrouve ainsi des questions qui résonnent avec l'actualité, que ce soit sur le fanatisme, la religion ou encore notre mode de consommation... Tellement de sujets traités avec justesse dans ce roman, avec les bons mots, sans être accusateur ou moralisateur pour autant, en remettant simplement les choses dans leur contexte pour comprendre comment on en est arrivé là. 

L'auteur ne nous donne pas dès le départ toutes les réponses aux questions du type "comment en est-on arrivé là ?" ou "que s'est-il passé pour que... ?", et c'est aussi bien comme ça. S'agissant d'un one shot, on se doute qu'on aura un certain nombre de réponses au fil des pages et on attend donc qu'elles arrivent à leur rythme, au moment le plus opportun dans l'avancée du récit, apportant à chaque fois un peu plus d'épaisseur et de justesse à ce roman déjà dense et passionnant

On se laisse prendre au jeu, on tourne les pages sans savoir trop ce qu'elles vont nous réserver, ce qui attend Avril et Kid au bout de leur périple. Les personnages sont touchants par la relation qui les unit mais aussi par les secrets qu'ils gardent tout en sachant qu'ils devront les révéler un jour ou l'autre.

Et puis il y a cet animal qui croise la route d'Avril et Kid et qui devient peu à peu leur compagnon de voyage... il aurait pu s'agir d'un autre animal, cela aurait peut-être même paru plus logique, du moins dans un premier temps, mais aussi plus convenu, et finalement pourquoi un animal plutôt qu'un autre ? Sirius s'intègre parfaitement à l'intrigue et, en y repensant, on ne pourrait pas l'imaginer autrement après avoir refermé le livre. 

Je dois avouer que je ne m'attendais pas à autant aimer ma lecture et je me suis pris une claque monumentale en le lisant. Ce roman est un petit bijou dont j'ai savouré chacune des pages que j'ai tournées et je ne peux que vous recommander de vous plonger dedans à votre tour !


Résumé :

Alors que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d'élever Kid. Entre leurs expéditions pour trouver de la nourriture et les leçons données au petit garçon, le temps s'écoule doucement... jusqu'au jour où le mystérieux passé d'Avril les jette brutalement sur la route. Il leur faut maintenant survivre sur une terre stérile pleine de dangers.
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