mardi 21 novembre 2023

☆ Red, white and royal blue de Casey McQuiston ☆



Mon avis :

Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un enemy to lover, ce trope peut être assez quitte ou double avec moi, mais ici rien à redire tout était selon moi bien dosé, bien amené, et j’ai adoré suivre l’évolution de l’histoire d’Alex et Henry, ainsi que de tous ceux qui gravitent autour d’eux. J’avais envie de connaître la suite, les pages se tournaient toutes seules et il était toujours trop tôt pour refermer mon livre et dormir.

Cette romance dans l'univers de la politique est particulièrement bien construite, tout est fluide, tout fait sens. Pour autant rien n'est bâclé, l'intrigue prend son temps à la fois dans la relation qui se développe que dans tout ce qui peut se passer autour, rendant le tout on ne peut plus crédible. On ressent la pression qui pèse sur leurs épaules liée à leur place sur cet échiquier géant et qui les empêche d'être eux-mêmes aux yeux de tous.

Les personnages sont riches et complexes tout en restant très humains et sans jamais tomber dans les clichés qu'on pourrait craindre dans une romance entre 2 hommes. Leur évolution au fil des pages est passionnante à suivre, que ce soit dans les aspects géopolitiques ou dans leur relation et leur manière de s'affirmer auprès d'eux-mêmes d'abord puis aux yeux de leurs proches et enfin du monde entier.

L'humour est très présent tout du long, vif, piquant, si bien dosé, et pourtant ceux qui me connaissent savent que je suis un public compliqué en la matière.

Et juste peut-on parler de leurs échanges par mail ? Je veux avoir une telle correspondance un jour moi aussi. C'est si libre et intense et sexy et juste parfait à la fois.

Bref, j’ai un coup de cœur comme je n’en avais pas eu depuis longtemps !


Résumé :

Que se passerait-il si le fils de la présidente des États-Unis tombait amoureux du prince d'Angleterre ?

Quand sa mère a été élue présidente des États-Unis, Alex Claremont-Diaz s'est aussitôt retrouvé propulsé au rang de prince de la nation. Charismatique, intelligent, charmeur… son potentiel de séduction auprès des millennials est un atout majeur aux yeux de la Maison-Blanche. Seul problème : Alex est l'ennemi personnel du vrai prince, Henry – celui dont la grand-mère règne de l'autre côté de l'Atlantique. Et, quand la presse met la main sur la photo d'une altercation entre les deux jeunes gens, les relations anglo-américaines s'enveniment.

Chefs de famille et chefs d'État – assistés d'une armée de conseillers aux abois – échafaudent à la hâte un stratagème pour réparer cet incident diplomatique : les deux rivaux sont donc contraints de feindre la réconciliation à longueur de mises en scène sur les réseaux sociaux. Mais cette fausse amitié ne tarde pas à se faire plus problématique que tout ce qu'ils auraient pu imaginer. Un secret bien gardé qui, s'il était révélé à la face du monde, pourrait faire dérailler la campagne de la présidente et compromettre l'image soigneusement lisse de la famille royale

Cauchemar d'attachés de presse, interrogations, parfois intimes, sur l'identité, la notoriété et l'ouverture d'esprit de l'opinion publique comme du système médiatique, ce roman à la fois brillant, subtil et incandescent vous donnera tout simplement envie de retomber amoureux.

mardi 22 novembre 2022

Hôtel Castellana de Ruta Sepetys


Mon avis :

Aujourd'hui je vous parle de mon dernier coup de cœur en date (et pas des moindres) : Hôtel Castellana de Ruta Sepetys.

Ruta Sepetys est particulièrement douée pour mettre en lumière des événements historiques réels dont on ignore tout ou presque. C'est le 4e roman que je lit d'elle et je suis cette fois encore bluffée par la qualité de ce récit, et plus encore par notre ignorance collective sur la dictature de Franco.

Comme pour ses 3 précédents romans, elle a fait d'importantes recherches pour alimenter son intrigue et l'intégrer à l'Histoire avec un grand H. Les personnages sont touchants et crédibles, les lieux et le contexte sont d'une réalité telle qu'on pourrait penser qu'il s'agit d'une histoire vraie, et non d'une fiction prenant place au cours d'une période historique réelle.

Cette auteure a un vrai don pour créer des personnages que l'on apprécie d'emblée et que l'on a envie de suivre au fil des pages pour en savoir plus sur ce qu'ils vont devoir traverser. De plus, elle est capable de nous faire suivre de nombreux personnages sans nous perdre pour autant, et de les lier peu à peu les uns aux autres comme on tisserait une toile, sans que les ressorts n'apparaissent jamais forcés. Tout est fait de manière si naturelle, si évidente et en même temps si nécessaire pour la suite qu'on n'y trouve rien à redire.

Bref, comme vous l'aurez compris, Hôtel Castellana a été une excellente lecture pour moi et je ne veux que vous conseiller de le lire à votre tour !


Résumé :

Madrid, été 1957.
Passionné de photographie, Daniel Matheson, 18 ans, découvre l’Espagne à travers l’objectif de son appareil. Il loge au quartier général de la haute société américaine : l’Hôtel Castellana, où travaille la mystérieuse Ana Torres Moreno. À mesure qu’ils se rapprochent, Ana lui révèle un pays où la dictature fait régner la peur et l’oppression, hanté par de terribles secrets…

Romance poignante et trajectoires tourmentées au cœur du régime franquiste, par l’autrice du best-seller Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre.

vendredi 19 novembre 2021

La Société des rêveurs involontaires de José Eduardo Agualusa


Mon avis :

J'ai découvert ce livre tout à fait par hasard : j'ai commencé à travailler chez les Editions Métailié quelques semaines avant sa sortie et sa couverture ainsi que son titre m'ont tout de suite intriguée dans le programme des futures parutions. J'ai toujours été fascinée par les rêves, par les symboliques et les mystères qui les entourent, donc un livre sur ce sujet ne pouvait pas me laisser indifférente. Et pourtant, même en ayant ça en tête, j'étais loin d'imaginer que ce livre allait me passionner à ce point-là !

La première partie de ce roman, essentiellement consacrée aux rêves et aux croyances/réalités qui les entourent, est tout simplement fascinante. On se laisse porter par l'écriture d'Agualusa, à la fois légère et pleine de nuances, à la fois simple et très poétique.

La seconde moitié est beaucoup plus engagée et dénonce la réalité du régime en place en Angola. Tous les éléments mis en place par l'auteur jusque-là se recoupent petit à petit de manière totalement fluide et logique, leur donnant un sens tout en s'insérant parfaitement dans l'intrigue.

Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas sûre que j'aurais lu ce roman, ou même que je l'aurais vu passer à sa sortie, sans avoir travaillé chez Métailié à ce moment-là... Mais je suis tombée dessus et heureusement car il s'agit là d'une véritable pépite ! Je ne suis pas sûre d'avoir un jour lu quelque chose de semblable et j'ai dégusté ma lecture, en essayant de faire durer le plaisir car je n'avais pas envie de quitter ces personnages. 

Résumé :

Le journaliste Daniel Benchimol rêve de gens qu’il ne connaît pas mais reconnaît dans la mémoire de l’appareil photo qu’il retrouve sur une plage. Moira Fernandez, une artiste mozambicaine habitant Le Cap, met en scène et photographie ses rêves. Hélio de Castro, un neuroscientifique, les filme. Hossi Kaley, le patron de l’hôtel Arco-Iris, ancien guérillero au passé obscur et violent, se promène dans les rêves des autres, vêtu d’un costume violet, ce qui va donner à un service secret l’idée de l’utiliser pour manipuler les rêves de la population lors des élections, mais ne l’empêchera pas malgré tout de connaître un grand amour.

Les rêves rassemblent ces quatre personnages dans un pays totalitaire au bord de la destruction, où se réveillent aussi les rêves de liberté de la jeunesse.

Écrite dans un style éblouissant, cette Société des rêveurs involontaires est une histoire d’amour, un récit fantastique, un polar onirique et une vraie satire politique pleine d’humour, qui questionne la nature de la réalité tout en réhabilitant le rêve comme instrument de transformation du monde.

mercredi 17 novembre 2021

☆ Sirius de Stéphane Servant ☆


Mon avis :

Cela faisait des mois que je n'avais pas lu de dystopies. J'ai donc pris un plaisir fou à me plonger dans les pages de Sirius et à renouer avec ce genre que j'apprécie tout particulièrement. Dès les premières pages j'ai été happée par le côté actuel de l'intrigue. En effet, les dystopies se situent souvent dans des situations tellement apocalyptiques qu'il n'est pas forcément facile de faire le lien avec notre société, alors que là le lien se fait presque immédiatement.

Au fil des pages, on retrouve ainsi des questions qui résonnent avec l'actualité, que ce soit sur le fanatisme, la religion ou encore notre mode de consommation... Tellement de sujets traités avec justesse dans ce roman, avec les bons mots, sans être accusateur ou moralisateur pour autant, en remettant simplement les choses dans leur contexte pour comprendre comment on en est arrivé là. 

L'auteur ne nous donne pas dès le départ toutes les réponses aux questions du type "comment en est-on arrivé là ?" ou "que s'est-il passé pour que... ?", et c'est aussi bien comme ça. S'agissant d'un one shot, on se doute qu'on aura un certain nombre de réponses au fil des pages et on attend donc qu'elles arrivent à leur rythme, au moment le plus opportun dans l'avancée du récit, apportant à chaque fois un peu plus d'épaisseur et de justesse à ce roman déjà dense et passionnant

On se laisse prendre au jeu, on tourne les pages sans savoir trop ce qu'elles vont nous réserver, ce qui attend Avril et Kid au bout de leur périple. Les personnages sont touchants par la relation qui les unit mais aussi par les secrets qu'ils gardent tout en sachant qu'ils devront les révéler un jour ou l'autre.

Et puis il y a cet animal qui croise la route d'Avril et Kid et qui devient peu à peu leur compagnon de voyage... il aurait pu s'agir d'un autre animal, cela aurait peut-être même paru plus logique, du moins dans un premier temps, mais aussi plus convenu, et finalement pourquoi un animal plutôt qu'un autre ? Sirius s'intègre parfaitement à l'intrigue et, en y repensant, on ne pourrait pas l'imaginer autrement après avoir refermé le livre. 

Je dois avouer que je ne m'attendais pas à autant aimer ma lecture et je me suis pris une claque monumentale en le lisant. Ce roman est un petit bijou dont j'ai savouré chacune des pages que j'ai tournées et je ne peux que vous recommander de vous plonger dedans à votre tour !


Résumé :

Alors que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d'élever Kid. Entre leurs expéditions pour trouver de la nourriture et les leçons données au petit garçon, le temps s'écoule doucement... jusqu'au jour où le mystérieux passé d'Avril les jette brutalement sur la route. Il leur faut maintenant survivre sur une terre stérile pleine de dangers.

mardi 12 novembre 2019

Neverland de Timothée de Fombelle




Je connaissais Timothée de Fombelle en tant qu’auteur pour la jeunesse car je l’avais découvert grâce à l’excellent Livre de Perle. Alors forcément, lorsque j’ai appris qu’il avait écrit un roman pour adultes, j’ai eu très envie de le lire pour découvrir cet auteur dans un nouveau registre. J’ai pris énormément de plaisir à retrouver la plume de l’auteur dans sa quête de l’enfance.

Il nous emmène ici dans une aventure aux côtés de l’enfant qu’il a été, vu à travers les yeux de l’adulte qu’il est devenu. C’est poétique, c’est merveilleusement bien écrit, ça invite à la rêverie, et pourquoi pas à partir nous aussi à la recherche de l’enfance, de cette époque révolue où tout était possible, où rêve et réalité s’entrecroisaient constamment, et où le temps s’étirait à l’infini.

C’est impossible de résumer ce livre tant il est unique en son genre mais je ne peux que vous inviter à le lire, que ce soit pour découvrir la plume de cet auteur de talent ou simplement pour vous évader à ses côtés le temps d’une centaine de pages, à la recherche du royaume perdu de l’enfance.


Résumé :

Neverland est l’histoire d’un voyage au pays perdu de l’enfance, celui que nous portons tous en nous. À la fois livre d’aventure et livre-mémoire, il ressuscite nos souvenirs enfouis.

Après son immense succès en littérature jeunesse (Tobie LolnessVangoLe livre de Perle), Timothée de Fombelle signe son premier livre pour adultes.

***

« Je suis parti un matin en chasse de l’enfance. Je ne l’ai dit à personne. J’avais décidé de la capturer entière et vivante. Je voulais la mettre en lumière, la regarder, pouvoir en faire le tour. Je l’avais toujours sentie battre en moi, elle ne m’avait jamais quitté. »
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